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Interview de météorologues

 

Nous avons basé cette rubrique « avis des météorologues » sur les opinions de quelques climatologues et scientifiques nourrissant des points de vue différents.

 

Une absence de corrélation entre le réchauffement climatique et les cyclones

 

Max Mayfield, le directeur du Centre national des ouragans a affirmé devant une commission sénatoriale, que l’augmentation de l'activité cyclonique se voyait liée à un cycle naturel revenant tous les 25 à 40 ans dans l'Atlantique. Il a rejeté toute corrélation avec le réchauffement climatique en justifiant que l'Atlantique avait déjà connu une recrudescence de l'activité cyclonique dans les années 1940, et qui avait pris fin dans les années 1960. Il pense alors qu’un phénomène similaire est en train de se reproduire.

 

De plus, selon le professeur de sciences atmosphériques à l'Institut de technologie du Massachusetts Kerry Emanuel, qui a publié une étude en août dans la revue Nature, les cyclones touchant l'Atlantique et le Pacifique se sont intensifiés en durée et en force, de presque 50 % depuis 1970. Cependant, Emanuel ne lie pas cette intensification cyclonique au réchauffement climatique, la période étant trop courte pour pouvoir généraliser ou en tirer une déduction valable.

 

Il en est de même pour Marcel Leroux, un climatologue CNRS à l'université Lyon 3, auteur d'un ouvrage critique sur le changement climatique qui précise de manière assez agressive que « les auteurs démontrent une relation statistique sans lien avec la réalité physique. On n'a jamais démontré que l'activité des cyclones est fonction de la température de l'eau de surface. Il s'agit d'un vieux serpent de mer lancé par des océanographes et repris par des modélisateurs pour son côté pratique dans les calculs. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces avis tranchés se démarquent des points de vue antagonistes des autres climatologues et scientifiques.

 

 

Un lien direct entre le réchauffement climatique et les cyclones

 

Michel Desbois, directeur de recherche au laboratoire de météorologie du CNRS-Polytechnique, affirme lors de son interview par l’internaute, que les régions tropicales présentant une hausse de la température comme il en question à Cuba, favorisent la formation des cyclones. Il précise de même "qu'avec le réchauffement de la planète ce n'est pas le nombre de cyclones qui augmente, mais leur puissance (...) Mais il est encore difficile d'évaluer l'impact réel de ce réchauffement car la force et le nombre des cyclones oscillent naturellement tous les 20-30 ans."

 

Quant au directeur de recherches au CNRS, Hervé Le Treut, lui pense que l'apparition de cyclones comme Katrina pourrait bien être la conséquence du réchauffement de la planète. Selon son opinion, on pourrait également s'attendre à une multiplication de leur nombre, ainsi qu'un changement de leur intensité et de leur trajectoire.

 

"Notre compréhension actuelle de la dynamique des cyclones tend à indiquer une relation possible entre l'activité cyclonique et l'élévation de la température à la surface des océans", explique Peter Webster, l'un des auteurs d'une étude. Il semble donc logique que nos émissions de gaz à effet de serre puissent jouer un rôle dans la multiplication et la violence des cyclones. En effet, la fréquence, l'intensité et la durée des phénomènes extrêmes comme la canicule, les inondations, la sécheresse, seront accentuées par le changement climatique en cours.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En bref : de nombreux avis de météorologues sont contradictoires, certains défendant l'absence de corrélation entre les deux phénomènes, et d’autres plutôt favorables à cette relation de cause à effet du réchauffement climatique sur les cyclones.

 

 

Max LAFIELD, directeur du centre national des ouragans.

Kerry Emanuel, professeur de sciences atmosphériques à l'Institut de technologie du Massachusetts.

Marcel LEROUX, un climatologue CNRS à l'université Lyon 3.

« Il existe une tendance au réchauffement et une augmentation de l’intensité des cyclones fait partie des risques » explique Hervé LETREUT, directeur de recherches au CNRS.

 

 

« Les modèles climatiques ont tendance à indiquer que les lieux de formation des cyclones devraient rester quasiment les mêmes dans les décennies à venir, seule l’intensité des cyclones les plus développés pourrait augmenter ainsi que le potentiel de fortes pluies » indique Régis Crépet.

Michel Desbois, directeur de recherche au laboratoire de météorologie du CNRS-Polytechnique.

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